Jeudi 10 novembre, la commune organisait une journée autour de la culture et du handicap. Au programme, des ateliers de cuisine, de danse, de maquettes, et de peinture avec la bouche … Ces animations s’adressaient aux valides comme aux personnes en situation de handicap. Retour sur cet événement.
Parce que la culture peut se partager autrement, l’Espace Paul Jargot accueillait tout au long de cette journée des artistes, des associations et un public composé de personnes valides et déficientes venues découvrir et faire découvrir leur discipline.
Fanny Bourgeois, artiste peintre de la bouche (car atteinte d’une maladie qui la prive de l’usage de ses membres) expose actuellement à l’Espace Paul Jargot. Elle animait mercredi après midi un atelier ouvert à tous: « J’ai été bluffée par le résultat, a confié l’artiste. Les participants étaient persuadés qu’ils n’arriveraient pas à peindre avec un pinceau dans la bouche. Alors ils se sont lâchés, sans aucune pression et la séance a été très créative avec de belles peintures au final.»
Jeudi 14 h, le premier atelier s’est tenu dans la cuisine de l’Espace Paul Jargot. Trois adhérents de l’association Handynamic se sont lancés dans la préparation de petits plats pour agrémenter la soirée en perspective. Accompagnés par Stéphanie Delaunay, coordinatrice de l’association, Cindy, Franck et Jonathan ont cuisiné dans la joie et la bonne humeur, épaulés par leur auxiliaire de vie pour certains et leurs parents pour d’autres : « J’espère qu’on pourra renouveler ce type d’initiative, a confié Stéphanie. Ce sont des moments précieux pour ces personnes, car c’est l’occasion de participer à des activités inhabituelles en milieu ordinaire. Et de rencontrer du monde.»
Alors que des arômes de cuisine commençaient à parfumer le hall de l’Espace Paul Jargot, une autre ambiance se dessinait du côté de l’espace- bar. Un groupe de personnes de l’Avipar* animait un atelier de maquettes : « Notre association qui existe depuis 1987, expliquait Françoise Paramelle, la présidente, regroupe des personnes en situation de handicap ou isolées par la maladie et des bénévoles. Ensemble ils réalisent des maquettes de notre patrimoine pour redécouvrir leur région et participer collectivement à la réalisation d’une œuvre. Nous exposons régulièrement, ce qui valorise le travail des participants et favorise les échanges entre les créateurs de maquettes et le public. » Sur cet atelier un groupe d’enfants crollois du périscolaire était attendu pour une séance d’initiation qui a réuni des personnes accidentées de la vie, des bénévoles et des jeunes…. Un rendez- vous convivial et intergénérationnel.
*Association de Valorisation et d’Ilustration du patrimoine Architectural Régional.
Françoise Paramelle, présidente d’Avipar et Ingrid Caillet-Rousset, animatrice devant la maquette du Moulin des Ayes qui revient d’une exposition de plusieurs mois au musée d’Allevard.
Un peu plus loin dans la salle de répétition, la chorale des jeudis chantants répétait comme chaque semaine son répertoire (Brassens cette année pour préparer le concert du 3 décembre). Lucie et Michel sont des choristes fidèles. Après la répétition, ils n’ont pas hésité à venir admirer les maquettes : « Je suis intéressée par cette démarche, confie Lucie car je faisais partie d’un groupement de parents autistes du temps où je travaillais et mon entreprise a participé à de nombreuses actions, notamment pour Sésame autisme. Il y a une vraie réflexion autour de ces réalisations. Ces personnes font des recherches documentaires, un repérage sur le terrain. C’est une manière originale de promouvoir le patrimoine avec l’objectif d’enrichir socialement la vie des participants. Chapeau ! »
En fin d’après-midi a eu lieu le vernissage de l’exposition de Fanny Bourgeois, peintre crolloise.
Le public et les partenaires ont été ensuite conviés dans l’auditorium de l’Espace Paul Jargot pour échanger sur leurs pratiques, en présence de Florence Imbert, chef d’établissement du Hameau, Philippe Pujol, metteur en scène et François Veyrunes, chorégraphe.
Puis le public a assisté au spectacle de Colette Priou avant de rejoindre les danseuses de la compagnie qui les avait invités sur la scène de l’auditorium pour une séance de danse partagée, au-delà de toute différence.