Les artistes de l’association crolloise célèbrent la photographie argentique dans une mystérieuse exposition. Du 1er au 24 février, l’Espace Paul Jargot prête ses murs aux « images à couper le souffle » de ces photographes amateurs et engagés. La photographie argentique est loin d’être oubliée, Imago Lucis en est la preuve.
Imago Lucis a fêté ses vingt ans l’année dernière. Créée par des photographes amateurs passionnés d’argentique, elle donne accès deux soirs par semaine à un laboratoire digne de professionnels. Appareils photos anciens, matériel et produits pour développement et tirage, salle noire et lumière rouge, les locaux de l’association mettent à la disposition de ses quinze adhérents tout le nécessaire pour extraire l’image de son négatif et la coucher sur le papier.
Pouvoir montrer son travail
« La photographie n’existe que quand elle est vue et montrée, explique Arnaud Fontaine, président d’Imago Lucis depuis 2015. Notre objectif est de permettre à chacun de faire exister son travail. Nous sommes fiers de voir s’épanouir en peu de temps des amateurs qui passent du statut de novice à celui d’artiste exposé ». Les quatre membres qui assurent les permanences forment des photographes de tous niveaux aux techniques de développement et de tirage. Après quelques séances, ils sont prêts à travailler seuls et se lancent dans leurs projets personnels.
Argentique ou numérique ?
Point d’ordinateurs ou d’imprimantes dans le laboratoire d’Imago Lucis. L’association promeut l’argentique, le noir et blanc et les procédés anciens. « Peu d’associations prennent ce parti et nous sommes fiers de cette spécificité, rappelle Arnaud. Nous souhaitons faire perdurer ces techniques ». Pourtant, ces passionnés sont loin d’être catégoriques quant au clivage entre argentique et numérique. Il s’agit avant tout pour eux de techniques profondément différentes tant dans le résultat qu’elles apportent que dans la démarche artistique qu’elles impliquent. « Nous ne cherchons pas à contrer le numérique. Le choix entre les deux techniques dépend des préférences de chacun, du projet que l’on souhaite réaliser ».
Façonner l’image comme une matière
Pour Arnaud, le choix de l’argentique tient surtout au rapport à l’outil et à la matière, très différent selon lui dans la photographie numérique. L’appareil numérique permet de photographier à l’infini, d’effacer, de recommencer. « En argentique, on prend le temps de capter son image, de la construire et ensuite de la travailler en laboratoire, explique Arnaud. On pourrait rapprocher cette démarche artistique de celle du peintre ». Les photographes de l’association sont avant tout des passionnés qui tiennent à faire redécouvrir la photographie argentique au public en exposant seuls ou à plusieurs, en région et jusqu’en Russie.
Échanger et croiser les regards
Partager les locaux permet aux artistes d’Imago Lucis de se rencontrer, d’échanger sur leurs démarches, techniques et idées respectives. Les uns tiennent compte des avis des autres. Leurs différences nourrissent leur approche personnelle et font la richesse de leur travail. « C’est souvent comme ça que naissent les idées d’expositions, sourit Arnaud, autour d’un verre ou pendant un débat ». Les artistes semblent cette fois avoir réservé des surprises à leur public dans leur nouvelle exposition. Une seule solution pour savoir ce que cache son titre mystérieux : y aller !
Permanences les mardi et jeudi de 19h à 23h au sous-sol de l’ancien centre social de Crolles Inscription toute l’année, tous niveaux http://imagolucis.org – contact@imagolucis.org – Tél : 06 73 60 58 44
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Imago Lucis présente « Des images à couper le souffle, une expo qui ne tient pas ses promesses » du 1er au 24 février Vernissage le 2 février à 18h30 Espace Paul Jargot Crolles Entrée libre, tous publics