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Le carnet de Rachel : Le début du séjour

Rachel Kuperminc est une jeune Service civique qui participe à la saison 2 du programme de coopération décentralisée entre Crolles et Zapatoca. Retrouvez son portrait dans le magazine municipal d’avril 2018. Rachel nous fait vivre son séjour au travers de plusieurs articles qui paraîtront régulièrement sur ICI Crolles. Toutes les photos sont à porter à son crédit. 

Après deux intenses semaines à m’imprégner du projet et de ses différents acteurs (Mairie de Crolles, Tetraktys, Ecole de la Paix) en France, je me suis envolée le 19 mars pour la Colombie ! Mis à part la neige qui a failli me faire rater ma correspondance à Madrid, le voyage s’est très bien passé. J’ai retrouvé Gwenn Prévot et Jean-Pierre Lyard de l’association Tetraktys à Bogota, que je vais suivre pendant leur mission toute ma première semaine. Je suis heureuse d’être entourée pour mes premiers pas. Nous avons tout de suite fait le transfert pour Bucaramanga, la quatrième ville du pays et la grande ville la plus proche de Zapatoca.

Quel plaisir de me retrouver en terre inconnue (je connaissais déjà la Colombie mais je n’avais jamais mis les pieds dans le Santander). Bucaramanga est une ville chaude, moite, à la végétation luxuriante. Elle est surnommée « la ville des parcs » à raison, il y a de nombreux grands espaces verts et on a une belle vue sur les montagnes alentours. Je retrouve avec joie les odeurs et les sensations des tropiques. Je retrouve également la différente notion de « sécurité routière » qu’ont les colombiens !

Après une journée de réunions à Bucaramanga, nous nous dirigeons en 4X4 vers Zapatoca, mon côté « écolo » se demande pourquoi les gens ont besoin de si grosses voitures mais je comprends très vite : la route jusqu’à Zapatoca n’est pas goudronnée en intégralité ! Il faut environ 2h30 pour atteindre Zapatoca, mais à quelques kilomètres de la ville, notre voiture en surchauffe décide de ne plus avancer. J’en profite pour sortir mettre le nez dehors, il fait déjà nuit noire, les jours sont courts dans cette partie du monde : le soleil se lève vers 6h et se couche vers 18h. L’air est pur, des éclairs traversent le ciel et on voit quelques étoiles et à mes pieds des énormes fourmis se promènent.

Après une semaine bien remplie avec Jean-Pierre et Gwenn de Tétraktys pour suivre les avancées du volet « tourisme » du projet de coopération à Zapatoca et dans le Canyon de Chicamocha, je suis prête à commencer ma mission seule. Je suis tellement heureuse d’avoir 6 mois pour découvrir les merveilles de la région ! Zapatoca est une ville charmante, avec ses maisons colorées, ses rues toutes propres, sa tranquillité et son allure de carte postale. J’apprécie particulièrement l’ambiance de village : les portes sont ouvertes, tout le monde se salue, les gens ne sont pas stressés, tout parait hors du temps.

Pourtant le temps file à une vitesse ! Bien que très calme, la ville propose et organise de nombreuses activités. J’ai eu la chance d’assister à la Semaine Sainte à Zapatoca, le week-end prochain nous recevons une course de cyclistes venus de Bucaramanga, le week-end d’après une compétition d’athlétisme… !

La semaine sainte a été une expérience particulièrement incroyable ! En Colombie, pâques est la fête la plus sacrée, la semaine entière est donc une semaine de vacances. Zapatoca est très visitée pendant la Semana Santa, j’ai découvert la ville sous un nouveau jour avec des rues pleines de touristes venus profiter d’un temps de tranquillité et de communion en famille. Le plus impressionnant était les processions religieuses : les habitants et visiteurs se retrouvent sur la place principale pour suivre des statues géantes en bois décorées, représentant les événements des derniers jours de la vie du Christ. Ces statues sont portées à bout de bras par les fidèles et des camions laissent entendre les chants religieux que tout le monde reprend en cœur.  

 Hormis ces évènements mon quotidien est très agréable également, je suis logée chez Tatiana Rueda, une jeune femme de 25 ans qui s’avère être l’inspectrice de police de Zapatoca. Elle vit avec sa fille Sofia, de 4 ans, qui est adorable et très câline ! Le père de Sofia, Diego habite à Bucaramanga, ils se voient tous les week-ends. Nous vivons dans un appartement neuf, qui dispose de quatre chambres et une petite terrasse avec vue sur les montagnes et l’église San Joaquin. Je suis heureuse de me sentir chez moi et en sécurité avec ma nouvelle famille !       

                    

La météo de Zapatoca est capricieuse mais agréable, il fait entre 15 et 25 degrés la majorité du temps mais il pleut souvent, le matin il peut faire 25 degrés, grand soleil et quand je sors du travail pour déjeuner, gros orage ! Les deux heures du déjeuner sont sacrées ici, ils sont étonnés quand je leur dis qu’en France on ne fait pas de sieste pendant la pause midi ! Ce n’est pas la seule chose qui les étonne, j’adore discuter avec les Zapatocas de nos différences culturelles. Par exemple, je suis un peu un ovni ici car je ne mange pas de viande. Ça fait également beaucoup rire Ana Paula (la coordinatrice du projet de coopération) quand je soupire à cause de la lenteur d’internet, elle trouve ça très français !

Pour manger, il existe un grand nombre de restaurants à Zapatoca, mais ce que je préfère c’est le marché du jeudi, un délice ! Pour 5€ j’ai de quoi me nourrir pour au moins une semaine avec des produits frais et locaux ! J’affectionne particulièrement les avocats, les jus de fruit et le petit déjeuner traditionnel colombien qui se compose d’un chocolat chaud, d’un « caldo » (soupe à la pomme de terre et œuf) et d’une arepa (galette de maïs). J’ai eu aussi la chance de goûter au « tamal » préparé par la famille de Daniela* (une sorte de pâté de maïs fourré au riz et légumes – et viande normalement, enroulé dans une feuille de banane plantain).  

Je ne manquerai pas de continuer à vous faire partager la richesse culturelle et naturelle du Santander pendant les prochains mois.   

*Daniela est la jeune Colombienne qui a elle aussi effectué une mission de service civique de 7 mois l’an dernier à Crolles, sur le même projet de coopération internationale.

 

 

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